L’ABS : un outil de développement de votre territoire

Un outil pour mieux connaître mon territoire

L’ABS représente une réelle opportunité de décrire, comprendre les enjeux du territoire et évaluer les besoins de la population. Elle permet de valider ou à l’inverse d’infléchir les perceptions et représentations subjectives que chaque acteur peut en avoir, en rendant compte des dynamiques à l’œuvre à travers une approche documentée. 

Elle vous renseignera sur l’organisation de la vie sur votre territoire : qui y habite (personnes seules, couples, familles…), où vit la population (parc privé ou social, petits ou grands logements…), quelle est la répartition entre les différents types d’activités (études, emploi, chômage, retraite…), comment s’organise le quotidien (déplacements domicile-travail, mode de garde…),  comment ces dynamiques évoluent dans le temps (mouvement de populations, vieillissement…), etc.

Avec le diagnostic sociodémographique, vous pourrez aussi plus précisément identifier et dénombrer les différents publics en situation de fragilité qui nécessitent une intervention du CCAS/CIAS : familles monoparentales, personnes âgées, personnes isolées, personnes au chômage, bénéficiaires de minima sociaux… L’ABS permet aussi de préciser leur répartition spatiale et d’établir des projections dans le temps. 

La dimension prospective de l’ABS est particulièrement intéressante à développer pour aller plus loin qu’une simple photographie du territoire et disposer d’une plus grande maîtrise des besoins émergents. Via l’analyse des évolutions dans le temps du profil des habitants et de l’offre qui leur est proposée, une projection de tendances permet de rendre compte de potentielles problématiques à venir (désertification médicale, départ de certaines catégories de la population, vieillissement…). De cette façon, l’ABS permet de poser dès à présent la question de leur résolution et d’anticiper les dispositifs, équipements ou services à développer (incitations pour encourager la venue de médecins, proposition d’activités pour renforcer l’attractivité du territoire, construction d’une offre de maintien à domicile…). L’ABS facilite la construction de politiques locales pertinentes pour le présent et l’avenir.  

Un point clé des politiques de solidarité

Grâce à la compréhension du territoire qu’elle apporte, l’ABS constitue un support fondamental pour la conception des politiques de solidarités. Elle fonctionne telle une boussole qui permet d’ajuster la feuille de route politique aux réalités locales.

Elle est un point de départ pour interroger l’offre sociale existante et engager la réflexion sur les pistes d’intervention possibles pour le CCAS/CIAS : comment se manifeste l’exclusion sur mon territoire ? Comment la prévenir ? Comment favoriser l’accès aux droits ? Comment prendre en charge la problématique du vieillissement ? Comment rendre mon territoire attractif pour donner envie aux habitants d’y rester et en faire venir de nouveaux ? etc.

L’ABS a une visée directement opérationnelle, elle est un outil d’aide à la décision sur lequel il est possible de s’appuyer à chaque fois que différentes options de politiques publiques se présentent. Elle permet d’imaginer les projets les plus adaptés aux particularités du territoire. L’actualisation régulière de ses données aide à veiller à leur cohérence au fil du temps, en fonction de l’évolution de la population. 

Exemple

Par exemple, si l’ABS indique une progression de la part d’étudiants dans une commune, plusieurs pistes de réflexion apparaîtront : une offre d’activités satisfaisante est-elle disponible (loisirs, stages, dispositifs d’entraide, bénévolat…), avec des horaires adaptés à leur emploi du temps ? Les étudiants présents sur le territoire ont-ils besoin d’une aide en particulier (aide à la mobilité, coup de pouce pour le financement des études…) ? La Ville et son CCAS souhaitent-ils s’adresser directement à cette population ou bien préfèrent-ils laisser d’autres acteurs s’en charger (Région, Intercommunalité, universités, centres sociaux, missions locales, milieu associatif…) ?

En permettant de mieux percevoir et prioriser les enjeux du territoire, l’ABS peut enfin revêtir un rôle important dans l’optimisation des dépenses. Contrairement aux idées reçues, la démarche d’ABS n’engage pas obligatoirement le lancement de nouveaux projets. Elle peut certes aboutir à ce que le CCAS/CIAS porte de nouvelles actions mais elle peut aussi préconiser de mieux communiquer sur des dispositifs existants, les optimiser, ou les réorienter vers un public en particulier et enfin alimenter des partenariats avec d’autres acteurs. Grâce au diagnostic partagé, elle permet d’éviter les doublons et d’élaborer une offre sociale répondant uniquement aux carences constatées sur le territoire.

La mobilisation autour d’un projet

L’originalité du mode de gouvernance du CCAS est à souligner. En effet, le conseil d’administration du CCAS est composé pour une moitié d’élus municipaux et pour l’autre moitié, de représentants associatifs ou issus de la société civile.

Ce mode de gouvernance a fait ses preuves. Il est une vraie richesse au quotidien. Il permet des débats à huis clos et l’assurance de disposer de décisions équitables et transparentes.

L’ABS est un sujet transversal, auquel les élus, les administrateurs et les professionnels du CCAS/CIAS mais aussi ceux de la Ville/Intercommunalité peuvent être amenés à participer. En donnant à tous une visibilité sur le projet d’ABS et son avancement, celui-ci peut devenir une source d’émulation interne, une occasion de faire vivre l’organisation de sa structure en créant une dynamique commune. Organiser un espace d’expression autour d’elle permet de compléter l’ABS avec les savoirs de chacun. 

Au-delà d’une mobilisation interne, l’ABS est une démarche partenariale. Le diagnostic partagé avec un ensemble d’acteurs du territoire (Conseil départemental, CAF, CPAM, CARSAT, Pôle Emploi, associations, le cas échéant observatoires ou autres producteurs de données…) permettra non seulement de chercher les complémentarités pour éviter toute redondance dans les actions portées sur le territoire mais aussi de réfléchir aux périmètres d’intervention des uns et des autres et enfin de faciliter les complémentarités au quotidien, en créant des liens à partir d’une vision commune et objectivée des enjeux du territoire. 

De plus, l’ABS peut se révéler une belle occasion de nouer un dialogue avec les habitants, d’une part en les associant au diagnostic sociodémographique (via une enquête, une participation à des groupes de travail ou l’organisation de temps d’échanges…) et d’autre part en leur donnant une visibilité sur les politiques sociales déployées. Elle gagne ainsi à être utilisée en tant qu’outil de participation citoyenne mais aussi de transparence de la vie publique. Elle amène à formaliser les réponses auprès de l’ensemble de la population ainsi que leurs résultats concrets, éléments utiles pour mettre en avant l’activité du CCAS/CIAS et son efficience. Ainsi, n’hésitez pas à organiser des présentations sur l’ABS ouvertes à un large public et des communications dans les bulletins communaux, sur le site web de la commune, etc.

Ce mode de gouvernance a fait ses preuves. Il est une vraie richesse au quotidien. Il permet des débats à huis clos et l’assurance de disposer de décision équitables et transparentes.

Un instrument au service du développement du territoire

A travers la construction d’une feuille de route documentée et pratique, l’ABS valorise pleinement la question sociale au sein de la politique de la commune/intercommunalité et auprès des habitants. La place centrale allouée à l’ABS permettra aussi d’irriguer les autres politiques communales/intercommunales de réflexions sur les solidarités et la cohésion sociale.

L’ABS peut ainsi servir à repositionner le CCAS/CIAS et les politiques sociales comme une source utilisable par tous les services de la commune/intercommunalité et dans d’autres champs que le social : les données recueillies pourront irriguer les politiques culturelles, éducatives, de mobilité, d’aménagement du territoire et tous vos autres projets de développement. Vous pourrez les faire valoir auprès de vos partenaires au cours de l’élaboration de leurs schémas, plans, projets… L’ABS est à concevoir comme une ressource transversale pouvant servir à guider des actions dans de multiples domaines et travailler à l’attractivité du territoire. Elle procure au CCAS/CIAS un champ d’observation très large (« l’ensemble de la population du territoire » selon l’article R123-1 du code de l’action sociale et des familles) et le positionne comme outil destiné à tous les publics. Le CCAS/CIAS n’a pas uniquement vocation à apporter des réponses à des problématiques de détresse sociale ou d’urgence mais aussi à s’impliquer dans le développement global du territoire. 

Les enjeux d’un portage au niveau départemental

Les intérêts d’une dynamique départementale autour de l’ABS sont multiples. Les CCAS/CIAS gagnent à capitaliser les données recueillies par chacun, à partager leurs connaissances et leurs réflexions. Les comparaisons entre CCAS/CIAS aident à comprendre les particularités de chaque territoire et à faire ressortir les dynamiques existantes à plus grande échelle (flux de populations, concentration de populations fragiles dans certaines communes ou bien à l’inverse dispersion spatiale, etc.). Une telle dynamique de groupe ouvre aussi la voie à de possibles économies d’échelle, via la mutualisation d’outils ou de ressources. 

En se rassemblant autour de l’observation sociale, il est en outre possible de peser davantage dans les rapports avec les partenaires et de demander des conventions d’échanges de données valables pour l’ensemble des communes/intercommunalités du département (avec le Conseil départemental, la CAF, Pôle Emploi…).